TED et autres

Ai visionné 4 conférences TED intéressantes dernièrement. Ce que je trouve instructif lorsque je fais le lien avec ma propre personne:
- je procrastine (et ça ne sert à rien d'élaborer là-dessus encore et toujours)
- je ne suis pas satisfaite de ma vie (ce qui n'est pas un échec en soi mais une réalité tenace)
- je me donne des raisons pour ne pas faire ce que j'ai à faire
- il semble que s'il n'y a pas perfection, ça ne vaut pas la peine
- je pense trop, je n'agis pas
- l'atteinte de mon objectif (écrire un livre), n'est pas supposé être facilement réalisable, ce n'est pas écrit dans le ciel que tout est donné facilement, bien au contraire
- je m'imagine que si la réalisation de mon projet n'est pas facile à concevoir, à faire, etc., c'est qu'il ne valait pas la peine de souffrir pour
- si c'est trop facile, je sens que je ne mérite pas mon bonheur, si c'est trop difficile je sens que ce n'est pas normal de souffrir pour rien comme ça dans l'existence; il n'y a pas de juste milieu, c'est noir ou blanc
- j'ai des millions d'à-priori qui tournent sans cesse dans ma tête et qui me sabotent
- parfois me vient à l'esprit que je devrais tout simplement ignorer et oublier mon projet et faire ma vie comme tout le monde, ou me trouver une passion réaliste et réalisable et puis surgit l'idée que si ce désir n'est pas réalisé ça sera ma "failure" secrète, et que je me sentirai "looser" ad vitam aeternam
- à chaque fois que je vais à la bibliothèque, je me surprend à me dire que j'ai du front tout le tour de la tête de m'imaginer que je pourrais apporter quelque chose de plus à tout ce qui a déjà été écrit et publié; de plus, je pense à tous ces auteurs qui ont écrit des choses admirables et qui n'obtiendront jamais aucune reconnaissance et ne seront pratiquement pas lus; alors, à quoi bon écrire? pourquoi moi? qu'est-ce que j'ai à apporter de neuf ou d'inusité qui n'a pas déjà été fait?

Je tourne en rond constamment, et d'année en année, c'est toujours là, c'est toujours en train de me hanter, et c'est toujours pire. Je suis en vacances en ce moment pour la 2e semaine et c'est certain que ça m'habite davantage, parce que je n'ai aucune espèce de tâche "importante", "urgente", "incontournable" qui me détournerait de la pensée récurrente de l'écriture nécessaire. De plus, je sais que je ne dois pas craindre l'inconfort de mes pensées sur l'écriture ou plutôt sur l'absence d'écriture, ou disons plus gentiment sur "mon projet d'écriture", parce que mes vacances devaient justement être l'occasion de réflexions honnêtes, et servir à ça: me confronter à ce projet, ne plus me cacher derrière un quotidien supposément incompatible avec l'écriture. Le danger c'est qu'à force de réfléchir
1) je ne fous rien d'autre
2) je me dévalorise
3) je cherche encore des soi-disant réponses ou illuminations ou épiphanie à l'extérieur de moi-même (conférences TED, vidéos Youtube, lectures de mes écrits, lectures d'écrivains qui ont écrit sur leur soi-disant quotidien ou des choses supposément triviales (Annie Ernaux, Le postier de Charles Bukowski)), ce qui, à date, n'a pas servi à autre chose qu'à me faire ruminer davantage sur mes blocages et mes rêves inassouvis 

J'étais heureuse à Paris parce que je me suis donné le droit de prendre un break de mes réflexions sur l'écriture. J'étais complètement et tout à fait détachée de tout cela, et vivait complètement dans l'instant.

Commentaires

Articles les plus consultés