comment je me sens

J'ai très mal au ventre ces jours-ci. Douleurs intestinales (gaz, sensation de congestion, crampes) et douleurs menstruelles. C'est difficile de tenir. Et puis mon mental n'est pas bon. Je me sens seule, et je me sens triste. Il ne me semble pas avoir senti auparavant cette tristesse là dans ma vie, ce sentiment d'isolement intrinsèque, que nulle présence humaine ne peut enrayer (semble-t-il). Mais ce n'est pas une dépression. C'est vraiment autre chose. C'est du chagrin.
Je fais parfois des rêves où je suis désirée, voulue, réclamée. Lorsque je sors de ces rêves, il me semble que ma jeunesse est partie à tout jamais, qui est en partie le sentiment d'être regardée, prise en compte. Mais peut-être ne fais-je que de la projection inversée. Je suis à regarder mon passé comme si c'était beau et merveilleux, alors que ce ne l'était tellement pas! Que signifient ces élans de nostalgie pour des événements ou des expériences ayant à peine eu lieu. C'est bizarre ce renversement. Avant, mon passé me faisait horreur. Maintenant, c'est autre chose. Finalement, ma vie, je la rêve plus que je la vis réellement. À partir du moment où les événements se sont déroulés, ils prennent une autre forme et se présentent différemment à moi. Il y a distorsion, et je me demande ce qui me chagrine dans tout cela.
On dirait que je suis en deuil de plein de choses. Il va falloir que je traverse cela. Est-ce que la "dépression" est un sentiment de perte, pour des choses qui n'ont peut-être existé que dans ma tête? Dans les meetings je me rends compte que l'attention que j'ai reçue dans le passé, vient peut-être de la beauté et de la jeunesse que j'avais; aujourd'hui je ne reçois ce genre d'attention de personne dans les meetings. Étant rendue vieille, c'est moins le fun d'être avec moi. Personne ne trouve ça le fun de vieillir. Moi non plus. On dirait que sa propre finitude on la retrouve en premier dans le regard des autres. Peut-être que je me trompe. Pourtant, dans ce que je perçois du monde, c'est cela, cette avidité pour la jeunesse et ce désintéressement complet pour celle qui n'est plus tout à fait là.

Ma fille a commencé Celexa hier, 10 mg pour débuter, avec dose de 20 mg dans dix jours, et suivi dans 5 semaines chez son médecin. Elle n'allait pas bien les derniers mois. Anxiété et pensées obsessionnelles. Je crois que ça va aider. Finalement, dans ma famille, la dépression (ou ce qui y ressemble) court, de génération en génération. Ma fille, pour continuer sur ce sujet, finit aujourd'hui son stage d'un mois dans une pharmacie. Elle a aimé cela et j'en suis bien contente. C'est de bon augure pour la continuité de sa formation (doctorat).

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