meeting discussion utile pour l'ego

Hier soir j'ai fait mon meeting AA d'appartenance. Nous avons discuté de la deuxième étape des Alcooliques Anonymes qui se formule comme ceci: "Nous en sommes venus à croire qu'une puissance supérieure à nous-mêmes pouvait nous rendre la raison". Dans le livre intitulé "Le douze douze" des Alcooliques Anonymes, il y a des explications sur chacune des étapes et des traditions de AA. Chaque alcoolique dans la salle peut s'exprimer sur ses sentis par rapport au texte, etc. J'ai réagi vivement au commentaire d'une membre. C'était à mon avis tout à fait puéril et disproportionné de le faire. J'ai clairement eu l'impression que mon ego dérangé par le point de vue de l'autre me dictait ma conduite; cela me fait comprendre que je n'ai pas la belle ouverture d'esprit que je crois avoir. Lorsque je suis revenue à la maison plus tard, et même ce matin, j'ai un espèce de sentiment de honte d'avoir été faible et inappropriée et peut-être même considérée ridicule par le groupe. Je constate donc que je ne suis ni guérie, ni sage, ni lucide. C'est pour ça que ce meeting-là est bon dans sa différence d'avec plein d'autres, les gens commentent, et ce qu'ils peuvent dire peut être confrontant: ça fait travailler la tolérance, l'ouverture d'esprit.

De plus, je me suis mise en valeur auprès d'un membre par mon travail professionnel: chose que je ne fais jamais dans les salles de meeting habituellement, à moins de bien connaître mon interlocuteur. Je préfère normalement garder mon anonymat là-dessus, et bien, hier, j'ai allégrement mis un coup de canif à ce contrat moral que j'ai envers AA (et moi-même).

Mes comportements me font comprendre que j'ai besoin de AA pour être dans l'humilité et la lucidité. J'en ai beaucoup perdu la dernière année....

Et puis, je vais mettre mes verres de contact dorénavant: à force de ne pas voir mes interlocuteurs, ça m'empêche d'être vraiment avec les autres et me sentir en communion avec eux; on me fait probablement des signes d'amitié que j'ignore, ne les voyant pas. Ça met une distance, que je ne tiens pas à avoir. Et puis, je ne tiens pas à avoir cet air constamment étonné et confus que j'ai lorsque je ne vois rien.