DÉPOUILLEMENT
J'ai 4 jours de congé pour pâques. C'est fort apprécié et bienvenu. Je n'en pouvais pratiquement plus au bureau. Pas que cela soit si exigeant, mais il faut toujours prendre des décisions, être dérangée, expliquer, encourager, solliciter, etc., et à force, je ne réponds plus correctement à rien, je m'impatiente, deviens sèche, expéditive, découragée, négative, et ma frustration est sans filtre. A la maison, c'est le calme, la paix (si mes voisins ne sont pas là), et je peux faire ce que je veux, ou ne pas faire ce que je ne veux pas. Cette médiocre liberté que je chéris tant. Confort et indifférence, malheureusement je suis pas mal comme ça.
Aujourd'hui, je crois que ça va ressembler à une grande épuration du stock jugé inutile dans mon appartement. Cet exercice futile de désencombrement m'apporte en général une énorme satisfaction, plus qu'acquérir et posséder sans aucun doute. Toujours été comme ça. Et à 50 ans et des poussières, je suis toujours à la recherche d'une forme de pureté ou de dépouillement dans la décoration et l'ameublement et autres, cela me soulage de quelque chose je ne sais pas quoi. C'est émotionnel. Avoir le choix d'avoir peu, c'est comme être libre, il y a davantage d'espace dans ma tête pour autre chose. Le dépouillement c'est un canevas neuf, une page blanche, le début de mille possibilités. C'est très réconfortant pour moi.
Je fais ça aussi avec les êtres humains, je les tiens à distance et ne provoque pas d'interaction. Je ferme souvent mon cellulaire, et je n'ai aucune présence en ligne à laquelle je pourrais être identifiée et interpellée. C'est ma grande réjouissance à moi, d'être complètement dans mon univers, avec Zézette, et n'avoir à garantir à personne leur légitimité ou leur confort. Sauf quelques êtres humains, ma fille, une de mes soeurs qui ne va pas bien, mes parents, et quelques amis chers, ceux-là ont droit à toute mon attention, dans certaines limites cependant, celles liées à mon confort émotionnel. Je compte sur moi-même pour me protéger, je suis très prudente dans mes relations. Je participe mais reste effacée. Je tiens à être utile. Pas nécessaire. Car avec la nécessité vient la tyrannie. C'est tout.
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